jeudi 5 décembre 2013

Pascal VS Jeux vidéo

"Rien n’est plus insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application." C'est en ces termes que Pascal décrit le divertissement. Ainsi, selon lui, si l'Homme se divertit c'est pour éviter de souffrir, de souffrir devant la vision de notre misérable vie. Misérable, non au sens de triste, mais misérable car nous sommes mortels, car nous ne possédons pas une santé de fer, car notre bonheur n'est pas constant et que nous traversons des moments difficiles. Mais, pour Pascal, misérable car nous ne sommes pas en présence, ni ne connaissons, Dieu, seul être capable de nous rendre pleinement heureux. Devant cet état de fait, l'homme se retrouve donc nécessairement à devoir se changer les idées. Le divertissement pascalien est donc l'ensemble des activités mises en places par l'homme pour oublier à quel point il est un être faible, et lui permettre de tout simplement vivre. Nous pouvons donc supposer, que si le penseur français avait vécu à notre époque il aurait certainement rangé le jeux vidéo dans la catégorie du divertissement comme un simple moyen d'oublier notre misère, comme un moyen de ne plus penser. L'histoire des jeux vidéo semble dans un premier temps donner raison à Pascal, en effet, les premiers jeux vidéo n'ont d'autres utilités que d'être un passe temps car, basés sur le réflex, ils mettent la conscience, et la réflexion, en repos. Il n'y a qu'a voir le cas du premier jeu de l'histoire : Pong, pour le comprendre.

<a href="http://www.lesjeuxflash.com/">Jeux Flash</a> : <a href="http://www.lesjeuxflash.com/Flash-Pong-773.html">Flash Pong</a>  

En effet, celui ci, est la représentation d'un match de tennis, et le joueur n'a qu'à simplement bouger les touches pour renvoyer la balle à l'adversaire et essayer de gagner le match. Quelques années plus tard, le constat est toujours le même malgré l'apparition progressive de la scénarisation. Prenons l'exemple de Super Mario Bros.

 

Dans celui-ci, le personnage principal : Mario, doit traverser différents niveaux pour sauver la princesse Peach des griffes du grand méchant Bowser. Et pourtant malgré l'ajout d'un scénario le jeu reste sur la base du réflex, et n'est que pur divertissement. Néanmoins, à la vue des jeux plus récents, l’assimilation du jeux vidéo au simple divertissement semble devoir être remise en cause. Les jeux vidéo poussent de plus en plus le joueur à être acteur du jeu, et, dans certain le scénario, change en fonction des choix, modifiant ainsi l'expérience vécu par chacun, et donnant l'impression au joueur d'être acteur.

Image tirée du jeu : Star Wars Knights of the Old Republic (2003)


Mais plus encore, ce type de jeu pousse à l’interrogation morale, puisque il est souvent question de choix moraux, choisir entre le bien et le mal, le jeu devenant donc une forme d'enseignement moral, faire comprendre les notions de bien et de mal. La conscience du joueur n'étant plus désactivé mais totalement active, prenant même part au jeu lui même. De plus, certain jeux vidéo n'hésitent plus à placer le joueur dans la réalité, narrant des évènements se passant dans notre monde, à notre époque, comme on peut le voir dans Medal of Honor, où en pleine guerre d'Irak dans la réalité, les scénaristes ont placés le contexte du jeu au Moyen-Orient.
 
Image tirée du Jeu ; Medal of Honor (2010)


Le jeu vidéo est donc passé outre le simple divertissement tel que le définissait Pascal, il n'est plus un simple média pour oublier l'existence de la vie, puisqu'il essaye le plus possible de lui ressembler, en mettant en avant des choix qui ont des impacts moraux, en plaçant son scénario dans la vrai vie, tout ça cherchant finalement à rattacher l'Homme dans le réel, et non l'en éloigner, le divertissement non comme échappatoire mais comme rattachement.
Mais tout cela bien sur Pascal ne pouvait pas le connaitre ...